Ernest Cole, témoin de l’apartheid dans un film de Raoul Peck
Joseph Kohler, Polka 66, décembre 2024
Le documentaire “Ernest Cole, photographe”, Œil d’or à Cannes cette année, retrace la trajectoire tumultueuse du sud-africain qui, le premier, a su montrer sur ses clichés les atrocités de l’apartheid. Le réalisateur haïtien Raoul Peck, César du documentaire en 2018, raconte l’exil d’Ernest Cole et la découverte, en 2017, de 60.000 négatifs oubliés.
L’effacement du graffiti, un regard politique sur les enjeux de création dans la fabrique de la ville contemporaine
Manon Faucher, Urbanités, décembre 2024
Antigraffitisme. Aseptiser les villes, contrôler les corps est un ouvrage écrit par deux architectes qui ont tous les deux travaillé sur les inscriptions urbaines ainsi que sur leurs effacements dans leurs recherches respectives. L’ouvrage se compose de deux parties. La première se penche sur le « système d’ordre visuel » en abordant notamment les questions d’hygiénisme, les dérives sécuritaires qui entourent la gestion des graffiti, et se conclut sur la censure de cette expression graphique. La seconde partie, « La ville antigraffiti », est consacrée aux techniques de répression du graffiti, les marchés de nettoyage, les techniques d’urbanisme, les objectifs d’embellissement à travers le graffiti.
Théâtre politique et spect-acteurs, théâtre forum ? théâtre-action ? théâtre-intervention ?
Carnets pédagogiques d’ANTIPODES n° 25, novembre 2024
Quand il s’agit de parler de « théâtre et engagement », il y a de tout, mais d’aucuns reviennent aux fondements : le théâtre est d’abord art et pratique artistique [...] Ce côté « grand public » ne lui a pas créé que de la sympathie et de l’élan au sein des élites, certains n’y voyant qu’un art mineur, voire sans grand intérêt. Le contrepoint de cela est qu’il est régulièrement et cycliquement approprié et utilisé comme instrument de lutte sociale et politique, dans différents endroits et avec différents collectifs, groupes, peuples.
Les grandes figures de l’Histoire contemporaine en Afrique de Dialiba Konaté
En janvier 2021, au Musée d’Ethnographie de l’université de Bordeaux, se tenait l’exposition Les grandes figures de l’Histoire contemporaine en Afrique de Dialiba Konaté. Se définissant d’abord comme historien, Dialiba Konaté offre un travail artistique et documentaire de précision en se basant à la fois sur les récits des griots et également sur des ouvrages historiques.
Son œuvre présente en détail des évènements marquants de l’Histoire du continent africain.
Réalisée entre 2015 et 2019, cette série de 42 dessins est consacrée aux hommes politiques qui ont fait l’histoire de l’Afrique contemporaine et assuré pour la plupart la transition de la période coloniale à celle des indépendances.
Goma, l’art de l’espoir
Laure de Hesselle, revue Imagine, demain le monde n°162, octobre 2024
Congo, Nord-Kivu. Entre volcans et lac, la ville de Goma pourrait être un coin de paradis. Mais depuis trente ans et les premiers camps de réfugiés rwandais fuyant le génocide, elle n’a cessé de souffrir [...] Des dizaines d’artistes s’y démènent, malgré tout, pour continuer à peindre, jouer de la musique ou des pièces de théâtre, slamer… Et nourrir la vision d’une autre Goma, apaisée et où régnerait la justice sociale.
À contre-courants, arts, politique et transformation sociale
Passerelle n°25, coordination ritimo, mars 2024
L’art – en tant qu’espace traversé par les mêmes rapports de pouvoir que le reste de la société – est un sujet, un outil et un vecteur des luttes ; sa visibilité dans des contextes politiques et militants variés en est le meilleur témoin. Ce numéro de la collection Passerelle explore les ressorts de l’art en tant qu’espace et outil de luttes et de résistances, analyse les processus politiques qui légitiment ou délégitiment les formes d’expression et d’action, et enfin examine la politisation des espaces artistiques.
La décolonisation des institutions artistiques est-elle possible ? Une discussion avec Abbas Akhavan, Manuel Mathieu, Skawennati et Karen Tam, Cheryl Sim
La vie des arts n°274, Printemps 2024
Plus que jamais, nous pouvons affirmer que les organismes artistiques, grands ou petits, sont tenus pour responsables par les artistes, les travailleur·euse·s culturel·le·s et les publics de leurs limitations et de leurs pratiques façonnées par des siècles de colonisation, lesquels ont renforcé les biais conscients et inconscients sous-tendant le racisme systémique ou d’autres formes de discrimination.
Bande dessinée Le grand incident » de Zelba : quand les statues du Louvre se rebiffent
Anne Douhaire-Kerdoncuff, France Inter, août 2023
Cette fable dessinée qui se déroule dans le grand musée parisien dénonce en finesse et avec humour le harcèlement de rue et la sexualisation du corps féminin dans l’histoire de l’art. L’une des BD les plus réjouissantes de la rentrée.
Françoise Vergès : « L’universel dont se réclame le musée est une arme de domination coloniale » (Programme de désordre absolu)
Johan Faerber, Diacritick, 13 mars 2023
À rebours de l’idée néo-libérale selon laquelle la décolonisation du musée occidental serait impossible, Vergès propose, dans le sillage de Frantz Fanon, une puissante réflexion qui repasse par l’histoire du musée, qui n’a jamais été un espace neutre. Participant à l’élaboration d’un pseudo-universel, le musée occidental est un outil de domination qui, désormais, doit être déconstruit dans un monde post-raciste et post-capitaliste.
L’activisme artistique
sous la direction de Nicolas Nercam, Figure de l’Art 40, 2023.
Les articles réunis par Nicolas Nercam dans ce numéro se proposent d’apporter des éléments de réponse à la question des interactions entre arts et pratiques sociales et politiques, en analysant une partie des multiples aspects des formes et des conceptions de l’activisme en arts.
Statuary, memory and representations in the decolonial era/statuaire, mémoires et représentations au tournant décolonial
NaK’an, Issue 1, Mars 2022
La revue Nak’An propose une réflexion scientifique sur les statuaires et le discours colonial, le patrimoine, la mémoire, le mythe, etc.
Diptyk
Ce magazine vise notamment à mettre en valeur les arts contemporains arabes et africains, tisser des liens entre les artistes du Sud et celleux des diasporas, et à rendre accessible la pédagogie de l’art contemporain en direction de tous les publics. Bien que lié au marché de l’art, c’est une mine pour la découverte et la visibilité d’artistes du Sud global.
Mémoire créative de la révolution syrienne
Fondée en 2013, il s’agit d’une plateforme numérique qui vise à archiver l’expression créative, l’art et la culture en temps de révolution et de guerre en Syrie. Elle s’actualise tous les jours, étant ainsi une archive en devenir, grandissant chaque jour qui passe, depuis sa naissance.