La Géorgie au coeur d’enjeux internationaux
Sommaire du dossier
- Introduction
- Carte et repères sur la Géorgie
- Chronologie et histoire récente sur la Géorgie
- Le Caucase du Sud (Arménie, Azerbaïdjan et Géorgie) : une région riche et convoitée
- Les régions séparatistes abkhazes et ossètes, des « conflits gelés » au cœur d’enjeux internationaux, régionaux, et internes
- La Géorgie, un État jeune à la recherche de stabilité politique et sociale
- Bibliographie sur la Géorgie
- Sitographie sur la Géorgie
Introduction
Un territoire convoité face à de nombreux défis internes
Cet article a été publié il y a plus de dix ans, certaines informations qu'il contient sont susceptibles d'être incomplètes/obsolètes.
La position stratégique de la Géorgie, située au croisement de l’Europe, de la Russie, du Proche-Orient et de l’Asie Centrale, et au centre du Caucase du Sud, en fait un territoire convoité. Les ressources énergétiques de la mer Caspienne et la problématique de leur transport contribuent à pérenniser des tensions entre les principaux acteurs internationaux (Russie, Union européenne, États-Unis, mais aussi Iran et Turquie), et régionaux (entre les différents pays de la région). La Géorgie se trouve ainsi au cœur d’un jeu qu’elle ne maîtrise pas toujours, et en pâtit notamment dans la question du règlement des « conflits gelés » en Abkhazie et en Ossétie du Sud. De plus, ce jeune pays doit faire face à des défis politiques, économiques et sociaux internes : tensions politiques, discriminations et corruption perdurent malgré les alternances politiques.
Le 27 juin 2014, la Géorgie a signé un accord d’association et de libre-échange avec l’Union européenne, dans la continuité des discours de ses dirigeants tournés vers un rapprochement euro-atlantique depuis 2003 et l’arrivée au pouvoir de Mikheil Sakaashvili. Formé dans les universités occidentales, il a bénéficié du soutien des dirigeants occidentaux tout au long de sa présidence, malgré une gouvernance de plus en plus autoritaire et la mise au jour de cas de corruption de plus en plus évidente. Le parti aujourd’hui au pouvoir, le Rêve Géorgien, partage ces visions euro-atlantistes, et affiche sa volonté d’une adhésion à moyen terme à l’Union européenne et à l’Organisation du Traité Atlantique-Nord (OTAN).
Les autorités font cependant face à de nombreux défis : depuis plusieurs années, la société géorgienne est minée par la corruption, la classe politique est en proie à de graves tensions illustrées par de nombreux cas de pressions et intimidations à l’encontre d’élus locaux, les discriminations envers les minorités ethniques et sexuelles sont prégnantes, et des groupes de plus en plus violents liés à l’Église orthodoxe émergent dans les débats de société. Par ailleurs, la Géorgie est depuis 2008 amputée de deux territoires, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, qui, soutenus diplomatiquement et militairement par la Russie voisine, ont déclaré unilatéralement leur indépendance suite au conflit armé d’août 2008 entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud et les troupes russes.
Enfin, sa position géographique fait d’elle et des deux autres États du « Caucase du Sud », l’Arménie et l’Azerbaïdjan, un point central d’enjeux internationaux directement liés à la bataille pour l’accès aux ressources : le Caucase du Sud est le « carrefour énergétique » que chacun veut contrôler. Les États-Unis, l’Iran, la Russie et l’Union européenne ont chacun des intérêts différents. Dans ces conditions, les influences et ingérences diverses peuvent avoir des conséquences notoires sur les affaires internes de la Géorgie, déjà en recherche de stabilité.